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Alice et les sept péchés capitaux. Chloé
A l'abordage
Défi N°78
Proposé par Mémette
Chosissez un personnage de conte
Et
Transposez le à votre époque ...
Alice et les sept petits péchés capitaux !
Cela faisait des décennies que dans le royaume des Grimm, le blanc ne montait plus en neige et que la mayonnaise avait viré !
La « Snow White « et ses « littles boys » ne faisaient plus recette et avaient pris de l’escarbille, destitués implacablement par "des chicken’s " en folie, un ogre vert "pétomane", des " Buzz l’éclair et woody " qui inondaient le marché du jouet et les étagères des chambres des petits garçons! Les Barbies, les Kent exerçaient en même temps, une véritable fascination sur les fillettes, usurpant un à un tous les pouvoirs des fées et royautés ! La concurrence était rude et Prof était soucieux !
Sa princesse avait quand à elle perdu tout son éclat et se prélassait béatement avec son prince charmant, dans un bain de jouvence aux senteurs d’eau de rose, délaissant les affaires du pays !
Dans la forêt, les oiseaux s’étaient tus: il n’y avait plus de loups, ni de mère- grand, ni de chaperon rouge, plus de petits cailloux blancs pour retrouver son chemin, plus de hé ho joyeux …
Dans les contrées voisines beaucoup avaient également déserté et rejoint le monde réel ! Alice son amie, avait quitté le Pays des merveilles et excellait dans les téléphones mobiles et internet. Lors de l’une de ses visites, dans le plus grand secret, elle lui avait d’ailleurs installé l’ADSL afin qu’ils puissent continuer à communiquer. Cendrillon était chez Zalando et cherchait chaussure à son pied. Le chaperon rouge et le loup s’étaient associés avec les trois petits cochons et cartonnaient dans les produits laitiers …
Prof le savait, lui et ses acolytes n’étaient plus au goût du jour et n’intéressaient plus personne ! L’heure était venue pour eux de quitter à leur tour le cosmos des contes pour se confronter à la vie concrète. Il leurs fallait trouver un coach, se relooker, se moderniser, faire des castings et trouver du boulot …. La tâche n’était pas simple !
Avec la complicité d’Alice qui lui donna le code d’accès, Prof décida dès le lendemain d’ouvrir le légendaire portail inter-dimensionnel qui séparait leurs deux mondes. Sans savoir trop comment ni pourquoi nos sept petits Robinsons se retrouvèrent ainsi en plein Paris au milieu des champs Elysées.
«Quel est le « nain bécile » qui a changé ma forêt en champ bitumé s’exclama grincheux déjà de mauvais poil !
« Et où est donc passé mon lit moelleux rajouta à son tour, tout en baillant, le « nain pertubable » dormeur !
Fort heureusement Alice, accompagnée d’un homme au style vestimentaire un peu curieux, était à l’heure au rendez vous, ce qui coupa court à tout questionnement !
« Bonjour mes adorables " Minikeums " comme vous m’avez manqué ! Il me tardait de vous revoir! Je vous présente J. Paul, un grand magicien de la mode qui, avec ses doigts de fée, va un à un vous transformer en beaux princes !
A la terrasse d’un grand café parisien où ils goûtèrent aux joies pétillantes d’un breuvage mystérieux, chacun allait de sa petite histoire, ils avaient tant de choses à se raconter ! Alice leurs expliqua son projet et n’eut aucun mal à rallier ses petits camarades à sa cause. Tous étaient impatients et même Timide habituellement très réservé n’en finissait plus de parler.
Les semaines qui suivirent furent on ne peut plus chargées ! Simplet à qui Alice avait offert le denier modèle IPAD fût soudain touché par la grâce et dirigea avec Brio toutes les opérations, ce qui épata tous les copains mais eût le don d’agacer quelque peu Prof.
« Où doit –on se rendre à présent demandait-il sans cesse à la jolie voix féminine qui ne s’adressait qu’à lui.
« A 10 heure répondait-elle d’un ton enjoué et courtois, vous avez rendez vous au salon de coiffure, place de la république, troisième avenue à gauche… »
Après être passés successivement chez Jean Louis David, Gauthier, Zalando, Atlantis, Hermès, Be pub, body story… la transformation fût saisissante et aucun d’eux ne se reconnut dans le miroir. Rasés de près, les cheveux fraîchement coupés, parfumés, soigneusement vêtus, Alice ne leurs avait pas menti, ils avaient l’air de princes !
Très vite repérés et sollicités par les médias, les plus grands scénaristes, les marques de cosmétiques, les éditeurs, les couturiers, la gastronomie, que sais-je encore, ils devinrent rapidement la coqueluche des parisiens, les figurines préférées des gamins et les associés indispensables de Mimi Mathis dans « l’ange gardien »… Leur notoriété traversa l’atlantique ; Héros de plusieurs séries américaines, ils furent consacrés meilleurs acteurs de l’année par " Academy Awards " en jouant "Merry, Frodon, Sam, Pippin, Tobie, Faramir, Magottème, dans le Seigneur des anneaux.
Dépassés par le succès, nos héros prirent quelque peu de mauvaises habitudes mais aussi la grosse tête et de l’embonpoint ! Leurs chevilles curieusement enflèrent et montrèrent quelques signes de faiblesse. Dès lors, Dormeur ne quitta plus son lit, se prélassant toute la journée dans de somptueux draps de soie ; Simplet scotché à son i phone, parla en codé ; Grincheux, dans sa Ferrari rouge, incendia de plus belle tous les passants ; Joyeux lui s’adonna aux bulles pétillantes et devint euphorique ; Timide se mit à bégayer tandis qu’Atchoum allergique à la pollution, fit coup sur coup, sinusites, conjonctivites, asthme…
Les aventuriers progressivement retombèrent alors dans l’oubli !
« C’est bien ce que je craignais, confia Alice à Prof le seul à avoir gardé sa lucidité. « A être assis sur le sommet du monde, nos coqs en pâtes ont perdu pied »
Quand les derniers louis d’or furent épuisés, fort heureusement chacun revint à la raison Las de cette vie qui leur mangeait énergie et existence, les sept compagnons décidèrent de rentrer. Ils retrouvèrent leur princesse, leur maisonnée, leur forêt et la vie reprit son cours. Un matin, avec étonnement, ils croisèrent à nouveau sur le chemin, le petit chaperon rouge, la mère- grand, le loup, le petit poucet, Cendrillon qui tous désenchantés étaient un à un revenus au Royaume de l’imaginaire.
A la tombée du soir, autour d’un grand feu de bois, ils prirent l’habitude de se réunir et chacun se mit à conter ses rencontres, ses prouesses et anecdotes. Prof toujours doté de son ordinateur n’en perdit pas une miette et eut l’idée de génie de les écrire. Alice de son côté contacta ensuite différentes maisons d’édition qui les publièrent.
Des millions d’exemplaires furent vendus ! Les contes reprirent majestueusement leur place sur les étagères des bibliothèques et dans les chambres d’enfants. Entourés des Buzz l’éclair, des pétomanes et des chickens, ils retrouvèrent leurs lettres de noblesse. De ce curieux mélange, Alice et Prof continuant à faire le lien entre les deux mondes, naquit pour le plus grand plaisir de tous, d’innovantes et combien succulentes histoires à la fois féeriques et fantastiques !
Chloé
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Par LILIIANE le 25 Août 2016 à 10:33
Conte musical
Joséphine et le petit Prince
ou
Il était une fois la différence
Tableau 1
Le petit prince vivait toujours sur la planète des songes, celle où tous les rêves sont bleus mais où l’on s’ennuie un peu ! Sa rose fatiguée avait pris de l'âge et piquait à présent un peu du nez ! Son mouton lui, tournait en rond ! Ses volcans étaient enrhumés, un peu grippés quand à ses baobabs, ils faisaient grise mine!
Oh, bien sûr, il y avait bien les couchers de soleil qu'il contemplait avec ravissement à la tombée du jour ou la rosée du matin qui le mettait de bon entrain mais le petit Prince était inquiet ... Malgré toute l'attention qu'il portait chaque jour à ses amis, ils semblaient tous s'ennuyer, dépérir!
Sur les astéroïdes voisins, ils n'avaient guère meilleure mine !
L’allumeur de réverbère à présent vivait dans le noir et sombrait dans le désespoir ! A faire le jour et puis la nuit, y'avait eu comme un court circuit!
Sur la planète impériale, ça n’était pas non plus la joie ! Pas un sujet à gouverner ! Las de ne voir jamais personne,le roi en perdit sa couronne !
Sur la planète « j’ai tout mon temps, y’a pas le feu, j’fais c’que je peux » ça n’était là guère beaucoup mieux ! A ménager trop sa monture dans l’éventualité future qu’on lui demande de se presser, il eût quelques courbatures qui l’obligèrent à s’arrêter !
Sur la planète du scientifique , la matière grise criait famine et faute d’être bien alimentée,elle finit donc par s'épuiser !
Sur la planète du pas content, qui râle, qui râle, qui râle tout le temps, pas un avis de coup de vent ! C’en était même désespérant !
Le business man était en panne ! Ses carnets de chèque, ses cartes bancaires gisaient le nez dans la poussière! L'homme d'affaire n'ayant rien à faire il décida donc de se taire!
La vaniteuse voulait y croire mais à trop regarder son miroir, le « Moi » le « Je » faute de mieux étaient devenus silencieux !
L’astéroïde de l’ivresse ne lançait plus de S.O.S ! Plus une bouteille de détresse n’était jetée dans l’univers !
Ces amis était bien moroses! Il lui fallait faire quelque chose! Mais comment faisaient-ils sur la terre pour résoudre tous ces mystères ! la terre en bas tournait-elle rond ? Antoine son ami l’aviateur avait –il pu lui s’envoler ? Et son renard apprivoisé ne l’avait-il pas oublié ? Quand était-il de l’amitié ?
Pour le savoir, le petit prince décida d’entreprendre un nouveau voyage sur terre ! Peut être que l’aiguilleur de train saurait cette fois lui expliquer après quoi courent tous les hommes quand ils ont l’air tellement pressés ! Son ami Antoine n’était plus là mais lui restait Joséphine son ange gardien ! Elle la connaissait bien a terre et saurait la lui raconter !
Tableau 2
....
Le standard était encombré et le petit prince du quelque peu patienter.
Quelques minutes plus tard…
- Allo le paradis ?
- Oui, ici le service social des anges gardiens, j’écoute !
- Ici le Petit Prince, pourrais- je parler à Joséphine ?
- Ne quittez pas !
- Allo oui, ici Joséphine, que puis- je pour toi !
...
Joséphine, c’était une bien petite personne, à peine plus haute que trois petites pommes mais tellement grande à l’intérieur ! Oh elle n’avait pas toujours été un ange ! Elle avait fait partie des humains et avait dû trouver son chemin ! La terre elle l’avait fait dans tous les sens, à la rencontre des différences !
Chanson
-1-
J'ai des amis hollandais
J'ai des amis Javanais
j'ai des amis au Portugal
J'ai des amis au Sénégal
-2-
Tant que la terre sera ronde
J'irai autour du monde
Voir d'autres êtres humains
Ni plus, ni moins
-3-
J'ai des amis dans les îles
J'ai des amis dans les villes
J'ai des amis proches ou lointains
j'ai des amis dans tous les coins
-4-
J'ai des amis de partout
J'ai des amis n'importe où
J'aime aller dans tous les sens
Pour rencontrer les différences
-5-
Depuis que la terre est ronde
On est tous du même monde
De simples êtres humains
Ni plus, ni moins
Tant que la terre sera ronde
J'irai autour du monde
Voir d'autres êtres humains
Ni plus, ni moins
Tableau 3
Comme avant chacun de ses voyages, le petit Prince fit le ménage et rangea soigneusement sa planète! Il confia son secret à sa rose qui se devait de le garder tant qu’il ne serait pas rentré. A son mouton, en aparté, il demanda de protéger sa fleur de tous les dangers ! !Il recouvrit ses deux volcans afin qu'ils puissent se reposer et s'en alla !
« Chacun avait une mission, qui lui donnait une raison de s’occuper et d’exister »
Chanson
chloé
« Dis dessine moi un mouton »
Refrain
Dis dessine moi un mouton
Chante- moi une chanson
Dis raconte moi la terre
A à ta manière
-1-
Plus rien ne tournait rond
Sauf peut-être son mouton
Sa rose fatiguée
Piquait un peu du nez
-2-
Comment Font-ils donc sur terre
Pour résoudre tous ces mystères
La terre tournait elle rond
Il se posait la question
-3-
Dans l’immensité des cieux
Là où les rêves sont bleus
Suis-je heureux ou malheureux
Dis-moi la couleur de mes yeux
Tableau 4
Ils survolèrent longtemps la terre. Elle était de toutes les couleurs. On y voyait les océans et la limite des continents.
La terre expliqua Joséphine, commençant son enseignement, c’est des milliers d’astéroïdes qui se sont juste regroupées. Les couleurs d’abord séparées se sont peu à peu mélangées donnant cette grande diversité ! Sur ces petites planètes blotties les unes contre les autres, vivent les hommes ! Des hommes, il y en a aussi de toutes les couleurs ! Des rouges, des blancs, des jaunes… Là aussi, au fil du temps, les couleurs se sont entremêlées donnant à l’homme d’autres nuances.
Chorégraphie des planètes
Sur ces planètes, Petit prince, tu y trouves comme chez toi, des allumeurs de réverbères, des pas contents, des hommes d’affaires, des rois, de moutons, des roses et tant et tant de choses encore !
Les différences reprit Joséphine ce sont les richesses de la terre quand on sait les équilibrer, ce sont les guerres et les misères quand on ne sait pas les respecter ! Ta rose, tu t’es mis à la regarder à l’arroser, la protéger et tu as appris à l’aimer ! Elle sans doute pour te remercier a su te donner en échange, toute sa beauté à contempler ! Tu aurais pu la piétiner mais tu as su la respecter
Chanson
chloé
Différence
Différence ! Droit à la différence
Différence, le droit à l’existence
-1-
Moi j’suis petit
Toi t’es grand
Et lui pas tout à fait blanc
On est tous différents
-2-
Moi je cours dans les champs
Et toi t’écoutes le vent
A pied, en fauteuil roulants
On est tous différents
-3-
Moi tu sais dedans ma tête
C’est pas tous les jours la fête
Y’a des moments de tempête
On est tous différents
Tableau 5
Le petit prince resta songeur. Silencieux ils se rapprochèrent de la terre et s’arrêtèrent un instant pour l’écouter. Elle était toute parfumée et semblait respirer, danser, chanter !
Chanson
Chloé
C’est la terre qui tourne
Qui tourne en rond
C’est la terre qui tourne
Elle tourne bien rond
Et tam tam tam tam tam tam tam
Tam tam tam tam tam tam tam
La la la lala la la
La la la lala lala
( bruit des oiseaux, de la pluie, du vent, de la mer…
...
En Afrique les couleurs étaient chaudes et se mélangeaient aux senteurs d'épices, d'acacias de baobabs. En traversant le Sahara, Le Petit Prince ne revit pas Antoine mais reconnu grâce à son anneau d'or, le serpent à énigmes qu'il avait croisé jadis dans le désert.Il lui donna des nouvelles de son ami l'aviateur et il sut alors qu'il s'était envolé vers d'autres horizons pour faire un long et grand voyage.
chanson
Soleil d'Afrique, tu cognes fort
Par dessus la savane
Et même les plus grands sorciers s'endorment dans leur cabane
Wanda, Wanda ....
En France, les roses étaient toujours aussi resplendissantes, habillées de somptueuses parures multicolores et flottait dans le ciel un air d'accordéon. Ils firent même une halte en Bretagne! Tous les Bretons faisaient la fête et ça sentait l'odeur des crêpes!
Chanson
Air populaire
y'a un petit mouton dans mon village en haut
y'a un petit mouton dans mon village en bas
dans mon village en haut
dans mon village en bas....
Des jours durant, ils parcoururent les champs de blé, traversèrent les rivières, longèrent les montagnes puis un jour à l'ombre d'un pommier en fleurs , le Petit Prince vit apparaître son renard. "Maintenant que tu m'as apprivoisé lui avait-il dit lors de son dernier voyage, ton pas m'appellera toujours hors du terrier comme une musique " Il ne lui avait pas menti et ne l'avait pas oublié malgré le temps qui s'était écoulé et la distance qui les avaient séparés. Au petit matin, se faisant à nouveau le serment de ne jamais s'oublier , le petit Prince quitta son renard et reprit son voyage .
En Turquie, Joséphine sortit de sa malle une bien jolie carte postale sur laquelle il était écrit : " Bien le bonjour de Bretagne à tous nos amis de Turquie " Yunus et Ercam lui avait confié ce message, elle se devait de l'envoyer!
Au dessus de l'Asie centrale soufflait le vent du mistral. Le ciel était tourmenté et la terre semblait sangloter. Ils virent la folie meurtrière des hommes le temps d'un matin d'automne.
Mais la leçon n'était pas terminée, restait encore à connaître Hutché, un petit indien hors du commun que Joséphine connaissait bien! Ils mirent le cap sur L'Amérique.
Tableau 6
Chanson
chloé
Dans la vallée des Dakotas
Dans les prairies le long du Mississipi
Vivaient en paix
En harmonie
les vieux indiens
Grands chasseurs de santa Tanka
A la naissance, Hutché avait un pied déformé; c'était son destin et personne,non personne n'y pouvait rien! Parce qu'il était différent Hutché pensait qu'on ne l'aimait pas et que jamais il ne ferait la fierté des siens et ne serait un grand chasseur de santa Tanka!
Joséphine, il l'avait souvent appelée quand il était désespéré mais le vent soufflait dans sa tête et il ne l'entendait pas quand elle lui disait" Regarde le monde Huché, regarde le monde de tes yeux "Mitakuyé Oyasim"ce qui signifiait "tu es de la famille des choses vivantes"
Parce qu'il était malheureux, Hutché se fermait à ceux qui voulaient lui ouvrir les yeux. Son cœur devenait froid, il se sentait perdu ! Où était le nord, où était le sud, où était l'ouest des prairies quand il pleurait loin des tipis!
Un jour pourtant, Hutché se mit à guetter le renard , à observer les castors au bord de la rivière et sans le savoir il se mit à regarder le monde. Un soir il vit un étalon magnifique! Imitant les bruits de sa respiration, le petit indien s'en approcha, lui tendit de l'herbe et lui murmura quelque chose à l'oreille. Hutche sentit alors le museau du Santa Tanka dans le creux de sa main et la vie qui battait là plus fort que tous les tambours du monde réunis. Son cœur et celui de son nouvel ami battaient ensemble comme un seul cœur! Cette nuit là quand il regagna son village, acclamé par la tribu des Dakotas, ses yeux étaient calmes comme un ciel d'été car lui seul détenait le pouvoir de parler aux chevaux sauvages.
Le Petit Prince fût très impressionné par ce petit garçon pas comme les autres. Au moment du départ, il lui tendit la main et sentit soudain la vie qui battait plus fort que tous les tambours du monde réunis! Son cœur et celui d'Hutché battaient ensemble comme un seul coeur.
Tableau 7
Sur le chemin du retour, le petit Prince, perdu dans ses pensées, resta bien silencieux! Qu'allait-il faire en rentrant! Allait-il lui aussi réunir tous ses amis pour qu'ils échappent à l'ennui et apprennent comme les humains à vivre ensemble ! Le petit Prince savait que le vent du mistral pouvait souffler et que la terre tourmentée par la folie des hommes pouvait sanglotter! Que l'on pouvait être très heureux et tout à la fois malheureux mais... Comment ne pas entendre tous les tambours du monde quand ils battent ensemble comme un seul coeur! Comment ne pas se souvenir des champs de fleurs, de ces saveurs , de ces couleurs! ! Comment oublier tous ces Hutché, hors du commun aux yeux calmes comme un ciel d'été....
Regarde la terre de tes yeux, petit Prince,
Elle apporte la semence, le droit à l'existence
Elle recueille en son sein, le plus précieux des biens
Regarde la terre de tes yeux Petit Prince
Elle est pour toi une mère
Regarde le ciel de tes yeux Petit Prince
Il t'apporte de l'eau, du soleil sur ta peau
Il fait naître le jour et la nuit tour à tour
Regarde le ciel de tes yeux petit Prince
Il est pour toi un père
Toutes les choses vivantes sont leurs enfants
qu'elles aient des ailes, des jambes ou des racines
tu es toi aussi de la famille des choses vivantes
Préserve à jamais
ce lien qui t'unit à ta mère, à ton père et aux tiens!
Mitakuyé Oyasim
Tu es de la famille des choses vivantes
Quand le Petit Prince rejoignit sa planète, tous l'attendaient pour faire la fête! Sa rose n'avait pas parlé et avait gardé le secret mais ses amis tous très inquiets de ce départ précipité s'étaient tour à tour réunis, une fois chez l'un , une fois chez l'autre! Ils se faisaient tant de soucis! Chacun avait trouver sa raison de s'occuper et d'exister!
Qu'aurait-il pu rajouter! Ses amis avaient décidé! Ils allaient donc essayer comme tous les hommes de la terre de vivre ensemble dans le respect de leur différence!
Ils firent la fête toute la nuit! En souvenir de son voyage le petit Prince leurs appris même une chanson du Brésil: "la Sambalélé"
Sambalélé
Faisons la fête sous les étoiles
dans la nuit folle du carnaval
défilent aux sons de la samba
sifflet, tambours et maracas
samba, samba, sambalélé
Com a cabeza que brada
Samba, samba, sambalélé
Com a cabeza que brada
Au petit matin, Joséphine avait disparu mais dans le ciel encore étoilé , il pu lire:
A bientôt
Sois le Santa Tanka de ta planète petit prince!
Mytakuyé
Mitakuyé Oyasim
Tu es de la famille des choses vivantes
Chanson finale
Air mamy blue
Chloé
-1-
Si tu ne connaissais pas le goût sucré du miel
Le salé cristallin venu des fonds marins
le nectar des fleurs que butinent les abeilles
Ton existence, sans toutes ces nuances
Insignifiantes, serait sans importance
Le noir fait ressortir la lumière du blanc
et les quatre saisons colorent aussi le temps
-2-
S'il n'existais sur terre, qu'une seule note de musiqueSi les senteurs des bois étaient tous identiques
Si nous étions des clones et non des êtres uniques
Ton existence, sans toutes ces nuances
Insignifiante, serait sans importance
Que serait ton courage sans notre lâcheté
En l'absence de naufrage, que pourrais tu sauver
-3-
Si le loup affamé sortant de sa tanière
Ne trouvait pas l'agneau au bord de la rivière
même si le pot de fer brise le pot de terre
Quelque soit la manière, tout finira poussière
Ton existence, sans toutes ces nuances
insignifiante, serait sans importance
Fin
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Par LILIIANE le 18 Août 2016 à 14:56
Le temps des marmottes
Chapitre 1
Hugo
Bien Lové au creux de sa maman, Hugo marmottait et n’entendait pas de sitôt mettre le nez dehors ! Oh il avait bien fait quelques essais, histoire de se dégourdir un peu les membres mais brrr, la météo hivernale ne l’incitait pas à s’engager d’avantage ! Tout ce blanc à l’extérieur, lui qui aimait tant être au vert, ne lui convenait pas et puis, il n’était pas prêt ! Il attendrait donc bien au chaud, le chant du coucou et l’arrivée du printemps !
Mais les lois de la nature humaine en décidèrent autrement et Hugo vit le jour en février, après neuf mois bien calfeutré dans l’antre de sa maman! Quelle drôle d’idée ! Quel était donc l’inventeur de cette règle imbécile ! Neuf mois ! Y avait-il urgence à le tirer ainsi sans le moindre ménagement, de son nid tout douillet ! Il le savait lui qu’il n’était pas prêt, ce n’était pourtant pas si compliqué à comprendre !
Dans ce monde tourbillonnant qui allait bien trop vite pour lui, Hugo, malgré toute l’attention et l’affection que lui portaient ses parents, les efforts qu’il faisait, n’arrivait pas à rattraper ce temps précieux, qui lui avait manqué pour être grand et fort ! Ah ! Si seulement, comme les éléphants, on lui avait donné tout loisir de se préparer, il serait à présent musclé, costaud et non efflanqué comme les arbres dévêtus de l’hiver ! Ses bras et jambes, sollicités trop tôt, ne seraient pas restés ensommeillés !
Mais dame nature en avait voulu ainsi et comme disait si bien son papa, elle avait sûrement ses raisons même si celles-ci lui échappaient totalement !
« Tu n’es pas un petit bonhomme ordinaire voila tout, lui disait papa et c’est cette différence qui fait de toi quelqu’un d’extraordinaire ! Une pierre précieuse, une couleur unique, exceptionnelle ! »
La formule lui plaisait assez mais ceci dit, elle ne lui rendait pas la vie facile la mère nature et n’était pas à sa place quand il devait faire face aux railleries de ses camarades ! !
« Arrête de lambiner, pédale » lui criait- sans arrêt son frère quand les copains les doublaient en vélo sur le chemin de l’école. « Grouille toi un peu, tu as l’air d’une marmotte endormie ! On va être à la bourre ! »
« Eh la marmotte, la marmotte ! reprenait en cœur le peloton, se moquant une fois de plus de sa lenteur et de son air assoupi !
« Allez hue ! Go ! » Rajoutait le grand Lulu, voulant sans doute faire de l’esprit ! Le premier arrivé à gagné !
Evidemment Gustave, son nigaud de frère, s’empressait alors de relever le défi, le laissant en plan sur le bord de la route avec son « trois roues » !
quelle bande de nazes se disait-il alors, Hugo habitué à ce genre de blagues complètement foireuses ! Décidément le monde des humains ne brillait pas toujours par son intelligence !
PFUTT ! Que connaissaient-ils ces sagouins en culottes courtes des marmottes ? Avaient-ils seulement pris le temps de les regarder, ne serait-ce qu’une seule fois, eux qui toujours le nez dans le guidon, fonçaient tête baissée dans n’importe quoi en confondant vitesse et précipitation !
Chapitre 2
Les petites souris des montagnes.
Qu’importe ! Il les aimait bien lui les marmottes avec leurs grands yeux noirs, leur pelage argenté et leurs oreilles toutes rondes ! Contrairement à ce qu’ils pensaient, elles étaient loin d’être mollassonnes et stupides! Savaient-ils seulement, que ces petites souris des montagnes, n’avaient pas leur pareilles pour construire leurs maisons ! Qu’elles étaient de très grandes architectes ! Non, bien sûr que non, ils n’en avaient aucune idée et comme Gustave, préféraient leurs jeux vidéos et les courses poursuite en VTT à la couleur des papillons ! Et bien lui il le savait !
Des heures durant, il les avait regardées creuser tunnels et galeries, déplacer courageusement, malgré leurs petites tailles, des montagnes de terre pour construire leur maison ! Jour après jour, il les avait suivies, vues s’atteler à la tâche , confectionnant tour à tour, une entrée principale bien dégagée et suffisamment spacieuse pour rassembler toute la famille ; une chambre, soigneusement tapissée d’herbes sèches, afin de se reposer et élever les petits ; des toilettes ; des issues de secours …
Ah ça oui, il les connaissait bien les marmottes ! Sans compter qu’avec son père, au cours de longues promenades, il les avait souvent observées !
Faut dire qu’ Edouard, féru de faune, de flore, de pêche et de papillons, l’avait toujours amené partout lui racontant, chaque coin de terre, chaque variété de fleurs, chaque espèce ! Tous deux, animés de la même passion, pouvaient rester des heures immobiles à épier la truite en rivière, captivés de la voir si vaillamment défendre son territoire ; s’extasier de la même manière devant une fourmilière, admiratifs du travail difficile réalisé par cette armée de petites ouvrières ; reconnaître les yeux fermés les grognements et sifflements des castors, les claquements de sa queue sur l’eau …
Dans l’enceinte de la grande bibliothèque familiale où ils aimaient tant se retrouver, ils en avaient passé du temps ensemble à éplucher livres et revues ou à regarder des émissions de télé sur le sujet !
Il aurait pu en parler des heures sans jamais s’épuiser, tant il était fasciné, mais qui l’aurait écouté ! Sûrement pas ses copains qui détalaient comme des lapins ! A peine aurait-il ouvert la bouche, que tous auraient été déjà à cent lieux à la ronde avec leurs vélocipèdes !
Pourtant, Le monde animal avait encore bien des choses à leurs apprendre et lui Hugo se sentait tellement loin parfois des humains et tellement proche de cette vie parallèle, un peu secrète et souterraine, où chacun vivait à son rythme! …
Chapitre 3
Les « Marmothommes »
C’est vrai que la marmotte réflexion faîte, lui ressemblait beaucoup, à moins que ça ne soit l’inverse ! Elle aussi était un peu balourde et solitaire ! Comme lui, elle lambinait, rêvassait, sommeillait mais, n’était-elle pas en même temps, très futée, curieuse de tout ! Ces petites bâtisseuses bossaient quand même durement six mois de l’année, sans rechigner, pour y arriver ! Il ne fallait pas l’oublier !
Et s’il était bel et bien une marmotte égarée dans le monde compliqué des humains ! Dame nature avait très bien pu se tromper à son sujet, comme dans l’histoire du vilain petit canard ! Comment le savoir ? Hugo se dit alors qu’il devait bien avoir lui aussi quelque part, une bonne fée qui veillait sur lui ! Elle saurait forcément le renseigner ! Lui donner, comme dans tous les contes de fées, la fameuse formule magique pour que ces deux univers soient enfin réunis et n’en fassent plus qu’un !
Peut être même, qu’existaient, quelque part sur la terre, plein de marmothommes tout comme lui ! Ben quoi, ça n’était pas idiot ! Y’avait bien des Korrigans dans les landes bretonnes, des toutes petites personnes, coiffées d’un chapeau plat avec des pieds de boucs, des sabots de fer et des griffes de chats ! Même qu’ils avaient cru les apercevoir, lui et son père dans la forêt de Brocéliande, quand ils étaient en vacance chez mamie Fernande et papy Henry en Bretagne ! Non ce n’était pas idiot ! Pourquoi n’y aurait-il pas des marmothommes, mi petits hommes et mi marmottes, avec des grands yeux noirs plein de sommeil, des oreilles toutes rondes et de jolies dents en avant ! Et puis, les marmothommes, c’était un joli mot, qui carillonnait doucement à l’oreille !
Pas de doute, elle était là l’explication ! Comment n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Il l’a trouverait sa bonne fée et sa formule magique !
Chapitre 4
Même pas peur !
Alors Hugo se mit en quête !Ah ! Ah ! Ils allaient être bien surpris cette fois les copains quand ils sauraient qu’il était un « Marmothomme » et qu’il avait des pouvoirs magiques comme les Korrigans ! Lui aussi allait avoir sa bande et les nazes n’avaient qu’à bien se tenir ! ! Même pas peur ! Il n’avait pas sa langue dans sa poche même si tous couraient plus vite que lui ! Gare à celui qui ne le croirait pas car tel un hérisson fâché, il pouvait se mettre terriblement en boule et avoir le poil dur et piquant !
Faut dire aussi, qu’il avait été à la bonne école le petit Hugo et qu’il avait appris très tôt à se débrouiller par lui-même ! Jeanne et Edouard se parents, tous deux instituteurs, ne l’avaient en rien cocooné, comme ils auraient pu être tentés de le faire pour le protéger ! Ils l’avaient au contraire toujours encouragé à aller de l’avant ! Sans gommer sa fragilité, sa différence en ne laissant jamais ses questions sans réponses, il l’avait éduqué comme son frère et avaient eu à son égard les mêmes exigences ! A aucun moment ils n’avaient fait de lui une sorte de singe savant en disant « voyez notre fils, il est loin d’être idiot, regardez ce qu’il sait faire ! Jamais également, ils n’avaient posé sur lui un regard condescendant, pesant, qui aurait fait de lui un pauvre gosse, une béquille, un fardeau ! Non Jeanne et Edouard, s’étaient contentés d’être aimants, justes et à l’écoute en lui enseignant les choses simples de la vie !
« A l’impossible nul n’est tenu Hugo, lui disaient-ils souvent, mais, tout ce que tu peux faire par toi-même, tu dois le tenter, sans attendre que quelqu’un d’autre le fasse à ta place ! Qu’importe le temps que tu mettras, tu as toute la vie devant toi !
Finalement, ça n’était pas si mal d’être un petit garçon ! Il les aimait ses parents et n’avait jamais envisagé vraiment de les quitter et encore moins de leurs faire de la peine ! Oh ! Il ne détestait pas non plus les copains, même s’ils le titillaient un peu beaucoup, tout de même ! A vrai dire, entre eux, les bouffons ne se faisaient guère de cadeaux ! Euh ! Bon, de son côté fallait bien reconnaître aussi, qu’il n’était pas le dernier à allonger la sauce, en traitant le Lulu de gros lard, son frère de tranche de cake et le petit Hubert de nain d'jardin !
En fait, ce qui pesait le plus à Hugo, ce n’étaient pas tant les espiègleries de ses amis, qui au fond l’amusaient même assez, le mettant sur le même pied d’égalité que tout le monde ! Non, ce qui le chagrinait vraiment, c’était sans doute de n’avoir rien d’autre à partager avec les copains : ni ses rires, ni ses histoires, ni ses ballades, ses jeux, ses peines… D’être à part en quelque sorte et de ne ressembler à personne !
Hugo en avait assez d’ être unique, d’être cette pierre précieuse et rare dont lui parlait toujours son père ! Il rêvait juste d’être un enfant ordinaire au milieu d’enfants tout aussi ordinaires !
Mais tout ça, il le savait, allait bientôt arriver ! Questions de jours, d’heures peut être ! Elle allait forcément arriver sa bonne fée !
Chapitre 5
le rêve
Mais les jours passaient et rien ne changeait dans la vie d’Hugo. Pas la moindre fée à l’horizon ! Pas de formule magique et toujours personne pour partager ses rires, ses ballades, ses histoires, ses jeux, ses peines …
Une nuit, Hugo fit un drôle de rêve.
Alors qu’il se promenait dans la montagne, il vit la maman marmotte grelottante, postée devant son terrier, comme figée dans le froid de l’hiver. Que faisait-elle là toute seule, hors de sa saison ?
Le voyant s’approcher, telle une guerrière voulant donner l’assaut, dame marmotte se dressa comme un pic sur ses deux pattes arrière. Elle poussa un cri si aigu, qu’Hugo surpris, tomba à la renverse.
- Va –t’en ! Retourne chez toi, lui lança t-elle menaçante, tu n’as rien à faire ici !
- Mais voyons, dame marmotte, c’est moi, lui dit-Hugo en songe, peiné de la voir si peu aimable alors qu’elle était toujours douce comme la laine. C’est moi, le petit Marmothomme ! C’est l’hiver et m’en viens marmotter !
- Marmothomme ? Marmothomme ? Connais pas, marmonna t-elle, un peu radoucie mais toujours sur ses gardes. Nul ne doit jamais s’approcher de mon refuge !
- Mais enfin, regarde bien ! c’est moi, Hugo » insista t-il.
- Hugo, reprit-elle étonnée et quelque peu embarrassée de l’avoir sans doute si mal accueilli. Mais que fais tu là, à cette heure si tardive de la nuit? Accoutré de la sorte, je ne t’avais même pas reconnu !
- C’est que, Je suis un « marmothomme » à présent, moitié petit homme et moitié marmotte ! Je viens rejoindre les miens, pour hiberner.
- Les tiens ! Les tiens ! Voyons mon petit, ne soit pas ridicule, reprit-elle cette fois attendrie. Tu n’as rien d’une marmotte et tes parents vont s’inquiéter. Seule une petite souris pourrait rentrer dans ce trou et toi, tu es bien trop grand pour ça. Allez ! Ta place n’est pas ici Hugo ! Retourne vite chez toi et nous nous reverrons au début du printemps.
Puis la marmotte disparut et Hugo se réveilla en sursaut !
Chapitre 6
La formule magique
Au petit matin, les yeux plein de larmes, Hugo désespéré, se confia à son père ! Comprenant son chagrin et toute sa solitude, Edouard l’écouta attentivement.
- Ne soit pas inquiet mon Hugo, lui dit –il bouleversé, avec infiniment de tendresse dans la voix, tous les enfants ont une bonne fée qui veille sur eux. Même si tu ne la vois pas, elle est là près de toi et t’écoute. Aie confiance mon garçon, car existe par le monde, plein d’enfants tout comme toi, je le sais ! Sois patient, tu les rencontreras.
- Alors je ne suis pas unique s’exclama Hugo soulagé ?
- Tu ne l’es pas fiston, sauf seulement pour nous, comme peut l’être ton frère. Tu es un diamant brut et lui une émeraude. C’est juste une manière de te dire combien tu comptes pour nous. Une image, des mots qui sonnent doux à l’oreille, comme tes Marmothommes !
- C’est moi qui l’ai trouvé, répliqua t-il fièrement! C’est très joli n’est ce pas ?
- Un mot qui réunit deux mondes, c’est vrai que c’est charmant Hugo, mais tu sais, tu n’as rien d’une marmotte ! tu es un petit garçon.
- Je le sais papa, elle me l’a dit. Puis je quand même le garder ? Ce sera juste une image, comme le diamant brut !
- Soit ! Va pour les marmothommes ! Puis il rajouta : "Carpe diem quam minimum credula postero" ce qui signifiait " accueille le jour et ne cherche pas à accélérer le temps ou à précipiter les choses "
- Qu’est ce que c’est, questionna Hugo ?
- La formule magique mon fils ! Ne la cherchais- tu pas? Sois patient et tu verras, elle t’ouvrira les portes.
- C’est la fée qui te l’a dit ?
- Non, juste mamy Fernande, quand j’étais tout petit ! C’était un peu une fée tu sais, tout comme l’est ta maman!
- « Carpe diem ! Carpe diem » répéta joyeusement Hugo pour ne pas oublier, se sentant soudainement pousser des ailes.
Chapitre 7
Hugo accueillit le jour
Pas facile tout de même à mémoriser et encore moins à dire, pour un petit garçon de six ans, ce « carpe Diem quam minimum crédulo postéro » mais Hugo s’appliqua. Tous les matins, comme lui avait conseillé son père, il répéta cette phrase avec ferveur et l’a retenue .
« Carpe diem quam minimum crédulo postéro »
Ces mots en latin tintinnabulèrent alors dans sa tête comme une sorte d’abracadabra féerique, de Cézam ouvre toi, le mettant dès le lever du lit, d’humeur sautillante pour le restant de la journée .
Hugo eût bien raison d’être patient car quelques jours plus tard, alors qu’il se promenait au parc avec ses parents, il aperçût une fillette avec de magnifiques grands yeux noirs ensommeillés, des oreilles toutes rondes et de jolies petites dents en avant !
Sa fée l’aurait-elle entendu et son vœu allait-il être enfin exaucé ?
- Papa, papa, s’exclama t-il, regarde là bas en train de jouer près de la cage d’écureuil, une petite Marmothomme !
- Une Marmothomme? Reprit sa mère interrogative.
- Une vraie de vraie, pour sûr Hugo, affirma Edouard, en jetant un regard complice à son fils.
- Mais enfin, questionna à nouveau Jeanne, mi amusée et mi agacée de n’être pas dans la confidence, quelqu’un peut-il m’expliquer, ce qu’est une Marmothomme ?
- Un diamant brut, répondirent-ils joyeusement d’une même voix.
- Pourquoi n’irais-tu pas jouer avec elle afin de faire connaissance, suggéra son père. Carpe diem, fiston, carpe diem !
Et Hugo accueillit le jour et fit la connaissance d’Emilie
- Es tu toi aussi une Marmothomme comme moi ? Lui demanda-t-il alors qu’ils jouaient ensemble.
- C’est possible lui répondit-elle. C’est joli et ça sonne doux à l’oreille. Qu’est ce que c’est ?
Alors Hugo lui expliqua dans les moindres détails, l’histoire des marmottes, ses rêves, le diamant brut, la formule magique... Emilie fascinée, l’écouta attentivement, lui posa mille et une questions et se raconta à son tour
Au moment du départ, la maman d’Emilie échangea elle aussi longuement avec Jeanne et Edouard. Ravis de pouvoir prolonger leurs jeux et conversation, Hugo et Emilie ne se soucièrent nullement de ce qu’ils se racontèrent.
- Alors tu l’es, questionna à nouveau Hugo, impatient de savoir.
- Pour sûr que je le suis Hugo ! Une vraie de vraie !
Hugo et Emilie se revirent ensuite souvent au parc puis, chez l’un, chez l’autre et tous deux purent partager leurs rires, leurs histoires, leurs jeux, leurs peines… Pour leur plus grand bonheur, leurs parents devinrent eux aussi les meilleurs amis du monde, ce qui leurs permit de se voir encore plus souvent.
A la rentrée suivante, Hugo changea d’école et retrouva Emilie entourée de Marmothommes tout comme eux. Pour la première fois il se sentit un garçon bien ordinaire au milieu d’autres, tout aussi ordinaires!
« Carpe diem, carpe diem » entonnèrent t’ils tous ensemble en guise de cri de ralliement, quand ils se retrouvèrent, les mercredis et vacances, face à lulu et ses acolytes ! Le combat entre les diamants bruts et les émeraudes menaçait d’être rude mais l’ambiance au village s’annonçait elle, prometteuse. Les nazes n’avaient qu’à bien se tenir car Hugo à présent, avait lui aussi sa bande !
Chloé
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Par LILIIANE le 25 Août 2016 à 10:39
Conte musical
Lily et L’ Arche de Noé
Mise en scène, textes et chansons
Chloé
Interprété
Par les enfants de l'IME et L'ESAT
De Briec de L'Odet
Tableau 1
Lily, une petite Somalienne de dix ans arrive en France avec son père et sa mère. Elle qui gardait les chèvres sous un soleil torride et une terre asséchée se retrouve soudain parachutée dans un univers si différent du sien. Elle découvre surprise un monde où l’eau coule à flot, où les poubelles regorgent de nourriture et de superflu, un monde, où les enfants sont insouciants, jouent, vont à l’école…
Avec ses yeux de gosse sans y mettre de mots, Lily ressent toute l’injustice de ce déséquilibre. Tenant précieusement une photo jaunie que son grand père lui a donnée, Lily pense alors à ceux qu’elle a laissés. A cet instant précis, elle mesure la chance qu’elle a d’être là et sait d’ores et déjà que jamais elle ne lui tournera le dos, prenant cela comme un cadeau.
Les semaines et mois passants, Lily se rend compte pourtant que tout n’est pas si simple : la barrière de la langue, le climat, la façon de manger, de se vêtir, de se distraire aussi … Tout est si inhabituel pour elle ! En rêve, elle revoit son grand père resté en Somalie, ses chèvres, son village et lui reviennent alors en mémoire les couleurs et senteurs de l’Afrique.
Tableau 2
Un soir Zana, sa mère l’amène dans la grande surface où elle travaille la nuit.
Alors qu’elle se promène dans les allées de la vaste galerie marchande avec le sentiment que le monde de la nuit lui appartient, son regard est attiré par l’enseigne d’un magasin sur laquelle est écrit « l’arche de Noé » Collant son nez à la vitrine elle aperçoit tout d’abord, suspendue à une toile gigantesque, une énorme araignée qui semble converser avec un rat étrange. Puis, plus loin , dansant sur la banquise, des ours blancs, des baleines, des loups…
S’ attardant un peu plus sur ces scènes insolites, elle n’en croit pas ses yeux quand soudain elle découvre, au milieu d’une savane ici improvisée, des singes, une girafe, des zèbres entourant un lion majestueux et un éléphanteau. qui semblent bien s’aimer. Identiques à la photo jaunie que son grand père lui a donnée, ils sont là devant elle.
Sans même savoir comment, Lily se retrouve de l’autre côté du miroir, transportée dans ce monde où rêve et réalité se fondent et se confondent.. La photo jaunie reprend alors ses couleurs. Amina sa poupée qu’elle ne quitte jamais s’illumine brusquement et telle une marionnette libérée de ses fils elle se met à danser
Tableau 3
De l'autre côté du miroir, chacun, dans le milieu naturel qui est le sien, cohabite avec l’autre : l’ours polaire est à côté du lion et de l’éléphanteau qui à leur tour vivent près du rat des villes et de l’araignée, voisins eux même des loups …
- Bonjour lily et Bienvenue à l’arche de Noé, lui dit Simba le lion. Nous t’attendions !
- Vous m’attendiez ! S’étonne alors Lily ?
- Oui, répond le lion, nous t’attendions pour préparer ensemble le monde de demain.
- Le monde de demain ! S’exclame lily en balbutiant, mais je suis bien trop petite pour ça ! Personne ne m’écoutera ?
- Non lily, ne crois pas ça, reprend Simba... Il faut juste un premier pas! N’es tu pas de toi même arrivée jusqu’à moi ?
L’effet de surprise passée, Lily fait connaissance avec ses nouveaux compagnons. Tous savent son histoire et l'invitent à partager la leur en découvrant à son tour l'univers de chacun.
Tableau 4
C’est avec Rititi l’araignée et Ratata le rat que Lily commence le voyage.
- Tu es ici, dit Ratata , dans l’une des villes les plus modernes de France. Comme tu peux le voir, le cadre est joli et le centre ville entièrement refait est très animé. »
- Oui, renchérit Rititi l’araignée et tu peux même aller au théâtre, au cinéma, à la piscine, faire du patinage, assister à de nombreux spectacles de rue...
- Tout autour, reprend Ratata prenant son rôle très au sérieux, il y a beaucoup d’usines, d’industries et la circulation est très intense. La ville est en plein essor ! Elle offre aux gens qui y habitent un certain confort de vie et la possibilité de trouver du travail. La présence de fumée, le bruit incessant des voitures et l’émission de gaz produits par les pots d’échappement provoquent cependant à la longue, des nuisances qui ont des incidences sur l’homme, sur les animaux, sur les arbres, les rivières, sur l’équilibre même de la nature. C’est ça la pollution.
- Eh, regarde lily, s’enthousiasme Rititi alors qu’ils arrivent dans les quartiers les plus anciens de la ville, c’est ici que nous avons grandi .
- Oui, acquiesce Ratata avec émotion mais il n’y avait pas encore toutes ces fabriques, cette circulation ! Certes l’homme ne nous aimait pas beaucoup rajoute t-il , il nous trouvait trop laids mais il nous tolérait. Nous avions notre raison d’être. Hélas, au fil du temps l’environnement a changé ! Sont arrivés les raticides et les pesticides qui s’infiltrent dans la terre.
- Alors nous sommes partis dit tristement l’araignée et avons rejoint l’arche de Noé;
- Pour changer tout ça, questionne alors Lily ?
- Non, répond le rat, nous voulions juste rappeler à l’homme qu’il a besoin de nous et nous de lui. Il a fait des choix qui sont les siens mais a parfois oublié que les oiseaux, les arbres, la mer, l’air, faisaient eux aussi partie de son univers. L’ homme, termine Ratata, est intelligent et c’est pourquoi il lui faut , sans pour autant cesser d’évoluer, modifier ses habitudes de vie, son comportement.
- En ne roulant pas trop vite en voiture par exemple ? dit Lily, très fière d’avoir compris ».
- Oui c'est ça, mais aussi en ne jetant pas tes papiers de bonbon dans la rue par exemple ou en faisant attention à ne pas gaspiller l'eau...C'est ça petite le premier pas. C'est pas très compliqué tu vois!
Tableau 5
Avec Simba let Baki le jeune éléphant, Lily se retrouve au milieu des senteurs familières d’épices, d’acacias, de baobabs.... La terre regorge de beauté et défile sous ses yeux un paysage varié, aux multiples contrastes, aux couleurs chatoyantes et changeantes
- Suis-je en Afrique, demande Lily ?
- Oui, répond le lion, tu es au sud ouest du Kenya, dans une grande réserve naturelle conçue par les humains pour protéger la faune , la flore et l’équilibre de la nature. Là bas, au loin tu peux même voir le Kilimandjaro.
- Le Kilimandjaro ! s’exclame la fillette.
- Oui, confirme le lion, c’est le plus haut sommet d’Afrique. C’est dans ce décor que je suis né. Pendant de nombreuses années, à la fois craint et respecté, j’y ai régné en maître. Un jour alors que je me désaltérais dans les marais, j’ai trouvé un bébé éléphant qui n’avait que quelques semaines : il s’était égaré et recherchait les siens.
- Pauvre Baki, dit Lily très émue en s’adressant à lui, tu dois être bien triste ! »
- Oui, répond le jeune éléphant, les oreilles rentrées et la démarche lourde, heureusement que Simba était là ! Il m’a pris sous sa protection et nous ne nous sommes plus jamais quittés.
- C’est vrai répond le lion. Je n’ai jamais retrouvé ses parents alors je l’ai adopté et depuis rajoute-il en riant, nous formons un bien drôle de tandem ! Un jour hélas, poursuit Simba, des braconniers nous ont capturés. Le combat était déloyal et je n’ai rien pu faire. C’est comme ça que nous nous sommes tous deux retrouvés en France, enfermés dans un zoo. Dans ma cage, à rêvasser, j’ai tourné, tourné en rond, des heures et des heures, puis un soir, sans doute à force de le vouloir, nous nous sommes réveillés tous deux à l’arche de Noé.
Alors qu’ils longent la Corne d’Afrique Lily aperçoit son grand père marchant paisiblement au milieu de ses chèvres. Elle ne peut le toucher mais ressent sa présence : il lui sourit et elle sait qu’il va bien..
- Beaucoup d’hommes aujourd’hui, reprend Simba, la sortant de ses pensées, s’installent autour des réserves pour construire leurs villages et nourrir les troupeaux. Ils modifient progressivement sans le savoir à la fois le territoire des animaux et le paysage.
- C’est parce qu’ils sont à la recherche d’eau , dit Lily pensant aux gens de son village .
- Oui, répond le lion. L’ eau est un bien précieux dont on ne peut se passer. Imagine cependant un radeau sur lequel il y aurait au départ, quelques animaux puis se rajouteraient peu à peu, quelques hommes, quelques troupeaux. Dis moi, au bout d’un moment, que se passerai t-il selon toi?
- Heu ! Avec le poids, il finirait sûrement par couler, en déduit Lily
- Oui, et tous risqueraient de se noyer alors qu’il y avait peut être d’autres solutions. C’est cela qu’il nous faut trouver ensemble, d’autres solutions ! Allez en route, comme tu vois nous avons du pain sur la planche.
Au cours de son voyage en Afrique, Lily fera la connaissance de Zarbie la girafe, d’Ambre la favorite de Simba, de Bakamé l’intrépide petit singe, de Savati le serpent... Au moment du départ, tous décideront de les suivre à l’Arche de Noé.
Tableau 6
Avec Ourky le loup, lily part cette fois au bout de la terre, vers les régions les plus froides et retranchées de la planète. En route pour le grand Nord, le chef de la meute l’invite à faire une première escale au cœur de la taïga canadienne, à la rencontre des siens.
A leur arrivée, louves et loups se place face à face et se mettent à danser.
- Les loups, explique Ourky à la fillette, sont de moins en moins nombreux sur la terre. Certaines espèces ont même totalement disparues. Beaucoup d’hommes pensent que nous sommes une menace pour eux alors ils nous suppriment ou nous obligent à fuir. Peu d’entre eux, rajoute-t-il, savent que nous contribuons nous aussi à l’équilibre de la nature . Nous sommes des chasseurs intelligents qui n’ attaquons que les animaux faibles ou malades, évitant ainsi les épidémies. Qu’arriverait-il à leurs troupeaux si nous disparaissions ?
- Ils mourraient sûrement tous de maladie en conclut Lily
- Oui, réplique le loup . Certains hommes aujourd’hui l’ont compris et nous réintroduisent dans les régions où nous avions disparus. Le chemin est encore long mais nous y arriverons.
- C’est un premier pas dit Lily, ravie cette fois de devancer Ourky.
- Oui, c'est un premier pas.
Reprenant leur voyage, ils cheminent au milieu d’immenses forêts, serpentent les montagnes et plateaux enneigés, longent et traversent des rivières gelées.
- Que c’est beau ! S’exclame la fillette fascinée.
Sur la banquise, Lily sympathisera avec Balkai un jeune ours blanc et Abylisse la baleine. Au cours de sa traversée, elle rencontrera également un mystérieux vieil homme qui lui racontera ses voyages autour du monde, ses expéditions dans les profondeurs de l’océan. Sans trop savoir pourquoi elle le surnommera le capitaine Némo.
Tableau 7
Cette fois, c’est au tour de Philomène la grenouille, d’inviter Lily à découvrir son univers.
- Dis moi lily, aimes tu les histoires ? lui demande-t-elle d’entrée.
- Oh oui réponds la fillette avec enthousiasme
- Et bien reprend Philo, voilà qui est parfait car c’est une traversée au cœur de petits récits, que je te propose à présent. Il y a bien longtemps de ça, commence Philomène, un grand Monsieur proche de la nature, est venu me voir en me demandant de continuer pour lui, à instruire les hommes. Conteur et poète,il écrivait des histoire à réfléchir et à grandir. Chacune d’elle , tu le verras, est une leçon de vie, une petite pièce de théâtre. Elle met en scène des animaux, parfois des choses, derrière lesquels se cachent en fait des personnages très humains. Ils sont parfois drôles, attachants ou au contraire affligeants, féroces et même détestables. Moi qui était jusque là une grenouille bien ordinaire déclare t-elle, je me suis soudain transformée en une sorte de caméléon aux multiples visages. J’ai traversé le temps et suis à mon tour devenue conteuse et comédienne. C'est ainsi lily, au fil du temps, qu’est né l’Arche de Noé et tous ici font partie de la troupe
-
Allant de récit en récit, Lily rencontre de nombreux personnages et est envahie par des émotions et sentiments différents. Elle prend fait et cause pour la tortue, est admirative devant l’esprit laborieux de la fourmi ; attristée par la faiblesse de l’agneau ou indignée par la cruauté du loup...
- Tu vois Lily, dit Philomène tout en refermant son énorme bouquin, il y à mille et une façons de préparer le monde de demain. L’homme a fait de grandes choses mais a parfois mis à mal l’équilibre de la nature en oubliant qu’il en faisait lui même partie. Il lui faut aujourd’hui réapprendre à composer avec elle.C’est sur l’équilibre des espèces, le partage de l’eau, des richesses, le respect des oiseaux, des fleurs, des forêts, de tous les être vivants conclut Philomène que repose Lily, le monde de demain. Surtout ne l’oublie pas ! L’heure est venue maintenant pour toi de rejoindre les tiens.
- Bonne route, dire ensemble tous ses nouveaux amis en faisant une grande farandole. Reviens nous voir quand tu veux!
,
Dernier tableau
Le temps de l’enfance lily, reviendra souvent à l’arche de Noé, chercher cette part de rêve que chacun à en soi. Elle gardera en mémoire son grand père, son village et les couleurs de l’Afrique.
Elle fera d’autres voyages, d’autres rencontres aux quatre coins du monde. Un jour, devenue papillon, elle quittera sa chrysalide pour voler de ses propres ailes.
D’’abord enseignante, elle instruira les « petits hommes » et comme Philomène, elle leurs racontera les fables de Jean De La Fontaine et l’histoire du radeau.
Poursuivant son chemin, elle deviendra quelques années plus tard, chanteuse de slam à Paris et un symbole de vie pour la Somalie. Elle défendra le partage, le respect de la planète et surtout, le droit universel de l’eau.
FIN
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