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Défi n° 77
Thème le monde
Première proposition
Extrait d'un conte que j'ai écrit,
intitulé Joséphine et le petit Prince
ou
Il était une fois la Différence
Regarde le monde
A la naissance, Hutché avait un pied déformé; c'était son destin et personne, non personne n'y pouvait rien! Parce qu'il était différent le petit indien pensait qu'on ne l'aimait pas, que jamais il ne ferait la fierté des siens parce qu’il ne serait jamais un grand chasseur de chevaux sauvages!
Joséphine, son ange gardien, il l'avait souvent appelé quand il était désespéré mais le vent soufflait dans sa tête et il ne l'entendait pas quand elle lui disait :
« Regarde le monde, Huché,
Regarde la terre de tes yeux,
Elle apporte la semence, le droit à l'existence
Et recueille en son sein,
le plus précieux des biens
Regarde la terre de tes yeux Hutché
Elle est pour toi une mère
Regarde le ciel de tes yeux, Hutché
Il t'apporte de l'eau, du soleil sur ta peau
Il fait naître le jour et la nuit tour à tour
Regarde le ciel de tes yeux Hutché
Il est pour toi un père
Toutes les choses vivantes sont leurs enfants
Qu'elles aient des ailes,
des jambes ou des racines
Tu es toi aussi
De la famille des choses vivantes
Préserve à jamais
Ce lien qui t'unit à ta mère,
à ton père et aux tiens!
Regarde le monde, Hutché
Regarde le monde"
Mais parce qu'il était malheureux, Hutché se fermait à ceux qui voulaient lui ouvrir les yeux. Son cœur devenait froid, il se sentait perdu ! Où était le nord, où était le sud, où était l'ouest des prairies quand il pleurait loin des tipis!
Un jour pourtant, il se mit à guetter le renard, à observer les castors au bord de la rivière et sans le savoir il regarda le monde.
Un soir il vit un étalon magnifique! Imitant les bruits de sa respiration, le petit indien s'en approcha, lui tendit de l'herbe et lui murmura quelque chose à l'oreille. Hutche sentit alors le museau du Santa Tanka dans le creux de sa main et la vie qui battait là plus fort que tous les tambours du monde réunis. Son cœur et celui de son nouvel ami battaient ensemble comme un seul cœur!
Cette nuit là quand le petit indien regagna son village, acclamé par la tribu des Dakotas, ses yeux étaient calmes comme un ciel d'été car lui seul détenait le pouvoir de parler aux chevaux sauvages.
Chloé
Deuxième proposition
Dans un style totalement différent
La spirale Infernale
Dans ce monde médiatique
Devenu trop étroit
Se cultivent, les clivages, la misère et l’effroi
Avec en toile de fond comme seule thématique
De défendre nos idées,
Nos principes et nos droits
Et l’on injecte la peur
Étranglant à la source toute forme de rébellion
Et l’on exploite l’horreur
Pour nourrir la puissance et la domination
Mais comme pour bien régner, il faut une division
On gratifie les uns par une promotion
En dépréciant les autres jusqu’à leur soumission.
On prône l’exclusion, les guerres de religion
La violence, l’injustice, la précarisation
Qu'importe les moyens,
Tous les profits sont bons
Stratégies offensives, suprême exaltation
D’un pouvoir en dérive qui n’a d’autre érection
Que la domination, le fric et l’ambition.
Puis chacun s’habitue, suis sa destination
Dans le déni total ou dans l’abnégation
Les uns s’installent
Et nourrissent à leur tour,
leurs propres ambitions,
Affichent leur standing, exposent leur étal
Détournant le regard et toute leur attention
De ceux qui n’ont plus rien et qui crèvent la dalle.
D’autres se bercent d’illusions
Se laissant emporter vers ce monde féodal
Par ce grand tourbillon de la consommation
Où la modération a perdu la raison
Et dans cette frénésie, dans ce monde frivole
La jeunesse à son tour se perd ou bien s’isole.
C'est dans cette grande spirale,
devenue infernale
Que nos terres s’assèchent
et nos âmes se fanent
L’humanité s’égare au milieu d’un dédale
Où c’est le tout ou rien qui l’emporte et qui gagne
Alors
Réveillons nous car l'enjeu est crucial
Et quittons à jamais cette position fœtale
En redressant le tronc vers un autre idéal
Chloé
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DÉFI N° 78 THÈME " BALADE
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Texte sur la maladie d' Alzheimer
Balade au fil de l’eau
A l’ombre d’un grand chêne où mon père l’avait installée en cette belle journée d’été, elle était là ma Madeleine, dans son beau fauteuil d’osier, le regard un peu perdu dans les méandres de ses pensées. Mon prénom s’était envolé mais quand je lui prenais la main, elle revenait un instant, me la serrant tendrement comme le fait une maman en retrouvant son enfant. Et comme tous les vendredis, nous refaisions le voyage de ses souvenirs passés, en allant au fil de l’eau, sur les bords de Seine, au temps où elle avait 20 ans et des étoiles plein les yeux. Elle m’embarquait avec elle, sous le pont de Mirabeau, retrouvant là les émois de ses amours de jeunesse, la poésie de Verlaine et l’âge d’or des guinguettes où sur les rives ombragées, elle aimait se retrouver avec Anna et Suzette. Je l’imaginais alors, avec ses cheveux bouclés flottant légèrement au vent, joliment endimanchée Aux sons de l’accordéon, je la regardais danser, insouciante, si légère et blotties l’une contre l’autre, je fredonnais avec elle, les amants de la St Jean ; le joli temps des cerises ou celui des rêves bleus, ces vieux airs oubliés qu’elle me chantait si souvent quand j’étais encore enfant. Dans cet instant si unique, l’espace de quelques refrains, plus proches encore qu’autrefois, nos cœurs se rejoignaient dans une tendresse infinie qui curieusement ici, n’avait pas besoin de mots.
Parfois au cours de nos voyages, nous partions sur l’île de Molène pour y rejoindre sa mère, la maison de son enfance et ses rires d’écolière. Je retrouvais mémé Louise affairée à ses fourneaux, les genoux de mon grand père qui me contait des histoires de marins, de baleiniers, au coin de la cheminée. Avec le vieux chien Cyrus, toujours là à mes côtés, Je respirais le grand air, l’odeur des algues séchées : surveillant l’heure des marées pour voir revenir au port, l’oncle Jean parti en mer, avec son grand chalutier. Je redécouvrais l’enfant, partie depuis si longtemps qui revenait au pays pour y passer tout l’été.
Aujourd’hui ma Madeleine dans son monde s’est envolée vers des contrées si lointaines que je ne peux y accéder. A l’ombre de son grand chêne, dans son beau fauteuil d’osier, quand je m’assois auprès d’elle, lui prends la main doucement en fredonnant ces vieux airs qu’elle me chantait si souvent, elle me revient un instant et nos cœurs se rejoignent dans une tendresse infinie qui n’a pas besoin de mots.
Chloé
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DÉFI N° 81 THÈME
Le chemin
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Le chemin de l'exil
Aussi mutilée que sa terre
Qui sous les bombes à tant souffert
Avec son fils, avec sa fille
Elle fuit Alep qui l'a vu naître
Et prend le chemin de l’exil
Sans connaître sa destinée
Espérant peut être renaître
Des cendres d’un pays dévasté
Où tant de larmes ont coulées.
Sous les décombres ensevelis
Elle laisse derrière elle les débris
De toutes ces vies inachevées,
Celle de son père et de sa mère
De son mari, de son petit
Celle de ces gens qu'elle a aimés
Qui loin d'elle s’en sont allés,
Victimes innocentes d’une guerre
Qu’ils n’ont pourtant jamais choisie.
Et dans la file des immigrés
Qui se déplacent par milliers
Il leurs faut survivre aux naufrages
Risquer leurs vies avec courage
Et suivre le chemin de l’exil
Où resurgissent les barbelés
Sans même être sûre de trouver
Avec son fils, avec sa fille
Cette terre d’asile tant espérée
Jamais elle ne veux oublier
Malgré les souffrances affligées
Sa terre et celle de ses ancêtres,
La Syrie qu'elle a tant aimée.
Elle garde au fond d'elle l'espoir
Qu'un jour se réécrira l'histoire
Pour que souffle enfin sur sa terre
Le vent précieux de la liberté
Et non celui de la colère
Chloé
texte inspirée du témoignage d'une jeune femme Syrienne
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Défi d'écriture Mil et Une
Le mot à insérer facultativement est Indien
Les pilules qui pullulent
Image - Damien Hirst
Elles pullulent, les pilules
Les gélules, les molécules
Roses, bleutées ou bien nacrées
Qu’on vous sert toute la journée
Du matin jusqu’au coucher
Mielleuses, sucrées ou poivrées
Il y a celles qui prolifèrent
Dans les rayons de beauté
Et inondent, mensongères
Les étals et les marchés
De slogans de pubs télé
Qui stimulent
En vous faisant miroiter
L’été indien en hiver
Elles vous comblent les ridules
Elles vous donnent le teint halé
Et soulagent même la bascule
Au moment de la pesée
Vous promettant de gagner
Si vous vous y conformez
Au final, quelques années
Y’en a d’autres plus indigestes
Qui ont du mal à passer
Nauséabondes, elles empestent
Et vous donnent la nausée
Leur gout est bien plus amer
Et au travers de la gorge
Quand gros est le sucre d’orge
Elles sont dures à avaler
Pouvant même rester coincées
Au milieu de la trachée
Puis y’a les incontournables
Que l’on dit pour la santé
Petites, grandes ou bien sécables
Il nous faut les avaler
Sans penser ni rechigner
Ces Pilules, ces capsules
Ces formules, ces molécules
Ces gélules, ces granules
Qui pullulent
Roses, bleutées ou bien nacrées
Qu’on vous sert toute la journée
Du matin jusqu’au coucher…
Chloé
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Nolwenn Leroy
Chante la Bretagne
Karantez_Vro (Carène)
L'amour du Pays
En mon coeur est ma blessure,Depuis ma jeunesse y reste gravéeCar, hélas, celui que j'aimaisCe que j'aime n'aimait pas.Lui n'aimait que la ville,La grande mer et les lointains ;Je n'aimais que la campagne,Beauté des campagnes de Bretagne.Entre deux amours il me fallut choisirAmour-patrie, amour de l'homme ;A mon pays j'ai offert ma vie,Et s'en est allé celui que j'aimais.Depuis, jamais je ne l'ai revu,Jamais connu de ses nouvelles.En mon coeur saigne la blessureCar ce que j'aime, il n'aimait pas.Chacun sa Destinée doit vivre,Ainsi en ce monde en est-il.Meurtri, certes, fut mon coeur,Mais ce que j'aime, il n'aimait pas.A lui, honneurs et richesseA moi, mépris et humble vie.Mais je n'échangerais contre nul trésorMon pays, ma langue et ma liberté.Karantez vro (L'amour du pays) est un poème breton d'Anjela Duval (1905-1981) mis en musique par Véronique Autret du groupe Gwalarn. La chanson est reprise en 2010 par Nolwenn Leroy dans son album Bretonne.
Le poème raconte la blessure de jeunesse au cœur d'une femme qui n'a pas voulu quitter sa Basse-Bretagne pour suivre le marin qu'elle aimait. Lui aimait « les villes, les mers profondes, les pays lointains » alors qu'elle préférait les campagnes de son Pays
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Musique à cœur ouvert
Thème n°252
La tête
Le cavalier sans tête
De Damien Saez
Je vais comme une pierre lancée
Au milieu des buildings
Je traverse la plaine comme un souffle sans bruit
Je vais comme une flamme sous la neige brûlante
Que nul ne peut éteindre
On ne m'a donné ni arme ni larmes à mes yeux
Que ce cheval d'acier noir et ce corps sans visage
J'ai l'âme de l'enfant et la mémoire du vieux
L'éternité c'est long quand on marche sans cœur
Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Au travers les tempêtes
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme
Du haut de ma monture sur des escaliers de brumes
J'entends le cri des hommes qui ont perdu l'amour
Alors j'envie soudain ceux qui ont larme à l'œil
Qui pleurent l'océan à se noyer dedans
Celui qui m'a fait voulant faire de moi l'immortel
Invincible il a fait l'armure mais il a oublié le cœur
Puisqu'on a fait mon âme dans un acier linceul
C'est de l'humain tout entier dont moi je porte le deuil
Au hasard des cités, ami parfois je rêve
De croiser sur la route une femme de cœur
Qui juste par amour partagerait son être
Mettre un peu de mortel à ma triste éternelle
Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Je traverse tempête
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme"Avec la tête, avec le cœur"
Claude François
Un dimanche soir d'hiver
Il pleure le petit garçon
Car il retourne à la pension
Dans l'auto qui le reconduit
Il sanglote sans dire un mot
Les yeux baissés le cœur gros
Sa mère le rassure tout bas
Tu vas bien t'amuser là-bas
[Refrain] :
Il a dit oui avec la tête
Il a dit non avec le cœur
Il a sourit avec la tête
Il a pleuré avec le cœur
Le petit garçon est grand
Il vient juste d'avoir seize ans
C'est presque un homme maintenant
Voilà qu'il est amoureux
Et ce soir il court la chercher
Mais elle a une voix changée
Tu m'en veux pas mais tu sais nous deux
Tu sais ce n'était pas sérieux
Extrait d'un poème de Prévert
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.Et une petite dernière pour la route
Pour le plaisir des petits
De la tête aux pieds
Steve Warring
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