• Mil et une

    Sujet semaine 04/2017

    Vincent Van Gogh 

    Le mot à insérer facultativement est

    Diable

    "L'orange de soleil et de givre" 

     

       

     

    Elles avaient certes beaucoup  vieillies l’une et l’autre mais leur amitié indéfectible  avait avec elles traversé le temps.

     ...

    Le froid piquait un peu en ce lendemain de Noël, mais, comme chaque après midi à heure fixe, les deux « hermines » comme on les appelait au village, sortirent de leur trou et  accrochées l’une à l’autre pour éviter de se servir de leur canne, arpentèrent  fièrement le long chemin ombragé qui menait à l’école communale.

     

    • L’orange de Noël ! s’exclama soudain en chemin Malvina en croisant  une petite fille  qui,  gloutonnement en dévorait une ! Vous souvenez vous ? demande t’elle à son amie.

     

    • Je me souviens surtout de ta tête, répondit Cécile amusée. Tu étais si émue !

     

    La simple évocation de  cet agrume ramena  les deux amies à cette époque instable, pas si lointaine, dure et difficile,  où s’amorçait à la fois la première guerre mondiale et  l’ouverture, pour les villages  les plus reculés,  de l’école laïque gratuite et obligatoire.

     

    Malvina se remémora ce temps où, jugée sotte et simple d’esprit par le curé du village, représentant à lui seul la loi et la bondieuserie, elle avait vu se refermer  l’accès au savoir.

     

    A peine bonne pour les menus travaux de la ferme, elle avait été livrée à elle-même, passant  le plus clair de  son temps  juchée dans les arbres à  observer Cécile,  la nouvelle institutrice de « l’école du diable »comme on disait alors.

     

    Jamais, la petite sauvageonne qu’elle était,  n’aurait pu  imaginer   qu’elle recevrait un jour des mains de cette enseignante l’orange  de Noël, ce fruit si précieux  qu’elle appelait  « L'orange  de soleil et de givre  et qui était, pour les enfants miséreux, le plus exceptionnel des cadeaux ! 

     

    Celle qui se tenait encore aujourd’hui à ses côtés, contrairement aux gens du village,  ne s’était pas arrêtée aux apparences et aux préjugés. Elle avait su voir en elle,  qui était pourtant hostile et rebelle, son envie d’apprendre et son intelligence. Cécile lui avait ouvert les portes de la connaissance.

     

    Après l’obtention de son certificat d’étude Malvina avait pu poursuivre ses études et devenir à son tour enseignante.

     

    • Quelle aurait été ma vie, mon amie,  si je n’avais pas croisé votre chemin, ajouta-t-elle reconnaissante.

     

    • T’es tu jamais demandé à ton tour,  quelle aurait été la mienne si je n’avais pas trouvé en toi la force de me battre et de croire ! répliqua Cécile. Notre rencontre  a été une chance, pour l'une comme pour l'autre et c’est cela qu’il faut retenir ! Tout ça est derrière nous à présent et profitons plutôt   de cet instant et de toutes ces belles choses qui nous entourent !

     

    Se serrant un peu plus l’une à l’autre pour mieux se soutenir, les deux amies fermèrent la parenthèse et  passèrent à autre chose, retrouvant instantanément leur enthousiasme habituel.

     

    • Regardez Cécile, ne dirait-on pas là des primevères qui sortent de terre alors qu’on est en décembre…

     

     Chloé

    Texte inspiré de " L'orange de Noël" et  des" Demoiselles des écoles"

    de Michel Peyramaure

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Peyramaure

     

     

    Commentaires  

     

    XYZpascal27/01/2017 16:43

    J'aime tes textes
    comme souvent ils sont pleins d'humanité
    de cette humanité qui nous manque tant aujourd'hui

     

    almanito26/01/2017 19:02

    Très réussi, je connais les romans de M. Peyramaure et en effet, j'y ai pensé en te lisant. Beau récit au charme désuet et nostalgique.

     

     Mony26/01/2017 18:29

    Croire en quelqu'un est un cadeau merveilleux ! Jolie histoire qui nous ramène à une époque où une orange était un trésor et l'éducation scolaire en plein chamboulement.

     

     jill bill26/01/2017 17:25

    Un temps ou l'orange émerveillait, de nos jours... qu'est-ce qui peut étonner nos enfants encore, ils ont tout... merci Chloé !

     

    La Vieille Marmotte26/01/2017 17:23

    Je ne connais pas Michel Peyramaure, mais j'aime beaucoup la littérature dite de terroir !

     
     
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pin It

    5 commentaires
  • Mil et Une

    Semaine 06/2017

    Mil et Une: Sujet semaine 06/2017

    Le mot à insérer facultativement est :

    POLAR

    Mil et Une: Sujet semaine 06/2017

    Cinq heures du mat’

     

    Cinq heures du mat’, il se fait tard

    Et pas trois lignes pour mon canard

    Toutes mes idées partent en fumée

    J’suis obsolète et dans l’coltard

    Mauvais polar et idées noires

    A mon hebdo, j’suis enchaînée

    Fin l’apartheid, j’ai la nausée

    J’change de trottoir

    Car cette machine dans ma tête

    Infernale me répète

    Que l’adynamie me guette

    Et qu’il faut que j’m’arrête !

     

    Chloé

     

     

     Mil et Une: Sujet semaine 06/2017

     

    Commentaires 

     

    XYZpascal 09/02/2017 20:43

    Malgré les mots sombres, le rythme donne à ton texte une sourire sautillant
    ne t'arrêtes surtout pas Chloé :-)

     

    -  LADY MARIANNE09/02/2017 19:16

    ha oui ça me fait penser aussi à la chanson-
    une belle participation-
    amitiés !
     

    -  Mony09/02/2017 18:00

    Pas trop tard pour réagir mais c'est sur la corde :) Et voilà, je chantonne ---cette machine dans ma tête---

     

     Chloé 09/02/2017 19:13

    Oui cette chanson m'est venue en tête en écrivant la première phrase et celle de Cargo aussi par la suite '"cette machine dans ma tête". Va savoir parfois où te mène les méandres de l'inconscient. Ce thème m'inspirait cette musicalité

     

    -  Marité 09/02/2017 17:55

    Ces paroles collent tout à fait à la musique de la chanson de Chagrin d'amour. Bien vu !

     

    vegas sur sarthe 09/02/2017 17:44

    Chagrin d'amour ? (sur un air connu)- 

     

    - Loïc Roussain 09/02/2017 16:33

    Yes, super !

     
     

     

    Pin It

    2 commentaires
  • Mil et une 

    Mil et Une: Sujet semaine 07/2017

    Le mot à insérer facultativement est :

    Despote

     

    L’enfant roi

    Mil et Une: Sujet semaine 07/2017

     

    Comment s’appelait-il déjà  ce blondinet entêté et colérique  qui, du  haut de ses six ans, la toisait  du regard tout en lui faisant  ressentir  qu’il était lui le maître et elle la gouvernante. Joseph ? Donald ? Lewis ? Adolphe ? Francisco ? … »  Non vraiment elle ne s’en souvenait plus. Sa mémoire lui faisait –elle défaut ou était-elle simplement sélective ?Durant près de quatre ans, contrainte de gagner sa vie, elle avait supporté sans rien dire la tyrannie de ce jeune despote, de cet enfant roi capricieux,  qui au fil du temps avait pris l’ascendant sur  son environnement. C’est vrai qu’elle en avait bavé !

    A L’époque, Louise avait à peine vingt ans et était gouvernante dans cette famille bourgeoise qui vivait dans  les quartiers chics de Broadway. Au service surtout de madame- monsieur étant souvent à Brooklyn pour affaires-  elle s’occupait à la fois de l’intendance et de  ce jeune garçon tout puissant, effronté et bagarreur.

    Cela faisait soixante ans maintenant qu'elle  avait quitté New-York pour s’installer avec son mari en Caroline du sud. Elle  ne l'avait  jamais revu ce gamin mais  avait su par une de ses amies,  quelques années plus tard, qu’adolescent il  avait mal tourné. Son père, espérant  sans doute le remettre dans le droit chemin,  l’avait placé en internat dans un lycée militaire.

    Qu' était-il devenu, elle n'en savait fichtrement rien et  sincèrement,  elle ne souhaitait pas  le savoir ! De cette époque Louise n'avait gardé  que ce vieux pendentif  qu’elle venait de retrouver au fond d’une malle.  

    Chloé

    Mil et Une: Sujet semaine 07/2017

    « L’homme de qualité exige tout de soi.

    C’est un souverain

    L’homme sans qualité exige tout des autres

    C’est un despote »

    Louis Pauwells

     

    D.E.S.P.O.T.E

     

    Dominateur, il s’arroge d’un pouvoir absolu et légifère, selon la position qu’il occupe, textes, règlements,  sanctions, décrets, lois … pour asseoir son autorité.

     

    Exerce sa toute puissance, son emprise tyrannique

     

    Souffle  le chaud et le froid et  divise pour mieux régner

     

    Pervers narcissique aux délires mégalomaniaques,  il est  doté d’un égo surdimensionné,  excelle dans l’art de la  manipulation, de la comédie et de la mise en scène.

     

    Obsédé par le pouvoir, l’argent, le besoin de reconnaissance ou autre, il nourrit ses propres ambitions et  se positionne au dessus des autres en affichant  selon la place qu’il occupe sa supériorité soit sociale, financière, intellectuelle...

     

     Tyrannique, toxique, impulsif et dangereux, il se dit être le  détenteur de la vérité, de sa vérité

     

    E t  se justifie de ses actes  en  prétendant toujours agir, avec sincérité, pour la bonne cause. Son pouvoir  tyrannique et arbitraire est fondé sur  la crainte et s’exerce de façon accrue  sur tous ceux qui lui sont soumis.

     

    Chloé

     

     

    Commentaires  

     

    Pascal 19/02/2017 14:47

    Sans tambour ni trumpette, suggéré tout en finesse, tu m'a fait sourire Chloé.

    emma 16/02/2017 23:36

    tout un chapelet de jolis prénoms qui chantent dans l'histoire, une drôle d'histoire, vraiment, que de la fiction, bien sûr !!! bravo !

    La Vieille Marmotte 16/02/2017 15:12

    Je me suis trumpée aussi, pffff

     Mony 16/02/2017 11:38

    Peut-être va t-elle à nouveau croisé son chemin via les médias ? Il me semble reconnaître une certaine personne à la Une :) Longue vie à Louise !

     Chloé 16/02/2017 13:39

    M'enfin Mony, tu te Trumpes, Lol!

     Josette  16/02/2017 10:33

    que des prénoms...prédestinés !

    Chloé 16/02/2017 11:38

    Oui Josette mais faut dire que j'avais un bon sujet d'inspiration! Lol! Chloé

     dysis 16/02/2017 09:38

    magnifique histoire

     jill bill 16/02/2017 09:19

    Gouvernante chez les riches pas une sinécure... pfff ce môme, une vraie tête à claques !!!

     

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

     

     

    Sujet semaine 15/2017 

    Mil et Une: Sujet semaine 15/2017 " le coeur sur la main et mains d'oeuvre.

    . La main n'est elle pas le plus beau de tous les'outils'le plus polyvalent le plus performant. Mais elle sait aussi parler pour tout dire sans un mot. Celle-ci on pourrait dire qu'elle est cousue main. Une réalisation complexe en fils d'aciers assemblés un à un.

    Mil et Une: Sujet semaine 15/2017 " le coeur sur la main et mains d'oeuvre.

    Sculpture de Bernard Mages 

    http://fr.artquid.com/artist/jardindecor/bernard-mages.html

     

     Cœur sur la main  

    La rencontre au présent

    Est souvent la plus belle

    Et dedans son carcan 

    Même la main en attelle

    Ne se veut pas rebelle

    Elle cache bien souvent

    Les délicats contours

    D’une âme de velours

     

    Chloé 

     

    Cousue main 

    Mil et Une: Sujet semaine 15/2017 " le coeur sur la main et mains d'oeuvre.

    Comme l’épeire des jardins

    Tissant le fil du temps

    De  liens entrelacés

    Joliment ajourés

    Il brode de ses mains

    Dans la nuit étoilée

    Une toile  de dentelle

    À senteurs boisées

    Et fait naître une femme

    Qui au son des crécelles

    Du bruissement du vent

    Laisse danser son âme

    Avec légèreté

     

    Chloé 

     

     

    Pin It

    4 commentaires
  •  Mil et Une

    Sujet semaine 21/2017

    Le mot à insérer facultativement est :

    CHARIVARI

     Le temps des lavandières 

     

    Mil et Une: Sujet semaine 21/2017" Les lavandières"

    Anciennes lavandières, Louise, Soisig et léontine ont  gardé l’habitude de se retrouver tous les vendredis.  Elles aiment ainsi se réunir pour papoter, se raconter les derniers potins du coin  et se remémorer ces ambiances  animées où, au milieu des charivaris des marmots  tout en battant le linge « on s’épouillait joyeusement en ragotant.

     

    Et comme aux lavoirs,  elles continuent à  cancaner, à dénigrer tous  les notables, les voisines, les bons hommes…Elle  se gaussent, se moquent d’elles et des autres tout en   évoquant  le passé, ce travail dur, surtout l’hiver quand  manches retroussées, agenouillées  toute la journée, elles devaient fracasser la glace , laver le linge  dans l’eau gelée…

     

    "On s’caillait souvent les miches, alors  fallait bien faire chuinter les esgourdes pour s’donner du cœur à l’ouvrage ! " 

     

    Elles n’ont  rien perdu de leur verve et  leurs langues sont toujours bien pendues ! Ce qui leurs plait  aux lavandières, c’ n’est pas tant de médire mais  c’est surtout de s’retrouver, de rire ensemble, d’se raconter.

     

    A qui veut bien les écouter, elles   ouvrent  volontiers  la  boîte à secrets d’une époque où,  même si le travail était rude,  on savait encore se marrer sans vraiment se prendre au sérieux .

     

    Histoires de femmes

    Qui  nous livrent 

    Quelques instants de  vie.

     

    Chloé

    Commentaires 

    Jeanne Fadosi28/05/2017 10:03

    Je ne sais pas si c'est une chance, mais petite fille j'ai été admise au lavoir et les commérages c'est vrai allaient bon train. Je me souviens moins de leurs rires. Il y en avait sans doute plus quand il n'y avait pas d'oreilles de petite fille dans les parages.

     

     Pascal26/05/2017 16:15

    Le confort de la vie moderne simplifie la vie,
    mais nous rend aussi plus en plus individualiste
    Alors pour remplacer ces contacts au lavoir
    nous avons maintenant les blogs ;-)

     

    almanito26/05/2017 15:00

    Une époque où l'on ne changeait pas de linge et de vêtements pour un oui pour un non, d'ailleurs on en avait beaucoup moins que maintenant...heureusement pour les lavandières :)

     

     jill bill26/05/2017 07:15

    Oui fallait bien se donner du coeur à l'ouvrage par tous les temps... pas vrai Mère Denis ,-)

     

     Chloé26/05/2017 09:22

    Ah c'est ben vrai, ça Jill. !Une vedette! Lavandière pendant vingt ans tout de même!

     

     vegas sur sarthe25/05/2017 18:15

    N'en déplaise à la mère Denis, les traditions ne se perdront pas, na !

     

     Chloé26/05/2017 09:35

    " c'est ben vrai ça " Une "bretonne pur beurre" , lavandière pendant 20 ans! Vive la machine à laver quand même ! Lol!

     

     Mony25/05/2017 18:11

    Une époque rude mais heureuse car celle de la jeunesse:) Avec le temps s'effacent les soucis...
    Bel hommage à ces femmes, Chloé !

     

     Chloé26/05/2017 09:30

    Oui une époque rude où on devait se satisfaire de peu! J'ai de beaux souvenirs d'enfance de cette époque qui s'achevait! Chloé

     
     
     

     

     

     

     

    Pin It

    6 commentaires
  •  

     

    Nolwenn Leroy  

    Chante la Bretagne

    Karantez_Vro (Carène)

    L'amour du Pays

     

    Mon coup de coeur de la semaine

     

    En mon coeur est ma blessure,
    Depuis ma jeunesse y reste gravée
    Car, hélas, celui que j'aimais
    Ce que j'aime n'aimait pas.
    Lui n'aimait que la ville,
    La grande mer et les lointains ;
    Je n'aimais que la campagne,
    Beauté des campagnes de Bretagne.
     
    Entre deux amours il me fallut choisir
    Amour-patrie, amour de l'homme ;
    A mon pays j'ai offert ma vie,
    Et s'en est allé celui que j'aimais.
    Depuis, jamais je ne l'ai revu,
    Jamais connu de ses nouvelles.
    En mon coeur saigne la blessure
    Car ce que j'aime, il n'aimait pas.
     
    Chacun sa Destinée doit vivre,
    Ainsi en ce monde en est-il.
    Meurtri, certes, fut mon coeur,
    Mais ce que j'aime, il n'aimait pas.
    A lui, honneurs et richesse
    A moi, mépris et humble vie.
    Mais je n'échangerais contre nul trésor
    Mon pays, ma langue et ma liberté.
     
     

    Karantez vro  (L'amour du pays) est un poème breton d'Anjela Duval (1905-1981) mis en musique par Véronique Autret du groupe Gwalarn. La chanson est reprise en 2010 par Nolwenn Leroy dans son album Bretonne.

    Le poème raconte la blessure de jeunesse au cœur d'une femme qui n'a pas voulu quitter sa Basse-Bretagne pour suivre le marin qu'elle aimait. Lui aimait « les villes, les mers profondes, les pays lointains » alors qu'elle préférait les campagnes de son Pays

     

    Mon coup de coeur de la semaine

     

     
     

     

    Pin It

    2 commentaires