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Thème La Différence
Extrait d'un poème sur la différence
"La rencontre avec ce qui n'est pas moi,
Avec ce qui est différent de moi
M'enrichit "
Tahar Ben Jelloun
Educatrice dans l'enfance inadaptée pendant plus de trente cinq ans, je ne me suis jamais épuisée de ces rencontres à la croisée de chemins, parfois insolites, souvent tortueuses mais empreintes de tant de vérité et sincérité!
Elles m'ont fait découvrir l'essentiel , m'ont donné le goût des mots justes, nus, à l'état brut, m'ont détourné des faux semblants , m'ont fait prendre des raccourcis pour dire de mon vivant, de leur vivant, aux personnes qui me sont chères combien elles me sont importantes!
Ce texte ainsi que les textes parus dans fragments d'étoiles sont dédiés à Mickaëla, à Alain, à Gildas, à Christophe, à Fares, à Dylan, à Florence, à Thierry, à Fabien , à Juju ... à toutes ces petites étoiles qui aujourd'hui scintillent dans les cieux.
L'enfance rattrapée
Si seulement, se disait Manon après avoir vu l’intouchable, ce film était sorti quelques décennies plus tôt, le regard de l’environnement vis-à-vis des personnes dépendantes comme elle, aurait sans doute été différent !
Par chance, au hasard des sentiers de traverses, elle aussi comme Philippe avait eu son "Driss" quand elle était petite.
Vingt cinq ans s’étaient écoulées depuis mais elle se souvenait dans les moindres détails de ce jour de décembre où Vivaldi à son tour l’avait joliment emportée dans une mélopée guillerette digne des plus grands ! Cette symphonie magistrale, teintée d’émotions, de sensations différentes, ne l’avait dès lors plus quittée et s’était à jamais imprimée dans sa mémoire, dans son âme et au plus profond de son cœur !
Elle y repensait souvent à sa fée Clochette !
Comment du haut de ses six ans , privée de toute autonomie, sans accès aux mots, ne marchant pas, tricotant avec ses mains incapable de contrôler le moindre de ses gestes, aurait –elle pu, à elle seule, faire comprendre à son entourage, qu’avant d’être un objet de soin, elle était une enfant !
Comment dans la solitude qui était la sienne, expliquer à Maria l’aide soignante ou à Margot la kinésithérapeute , qui tous les matins boulonnaient son corset pour fort heureusement lui déboulonner le soir, qu’elles l’enfermaient encore d’avantage !
Comme toutes les fillettes de son âge, elle voulait s’amuser, rouler- bouler dans l’herbe verdoyante de la pelouse fraîchement coupée, entendre les nonnettes, le bruissement des feuilles, s’éblouir de soleil …
La nuit, libérée de toutes contraintes, Manon en rêve rejoignait les étoiles et volait dans le molletonné des nuages qui, comme sur un trampoline, s'amusaient à la faire rebondir.
Au petit matin hélas, elle retrouvait son quotidien. Le ciel avait alors perdu tout son bleuté et ses yeux de « minotte » restaient à nouveau rivés au sinistre plafond blanc, tristement vierge et dénué de toutes traces de vie et d’intérêt ! Les souvenirs de ces instants lui revenaient si vivement en mémoire que Marion se mit à gesticuler dans tout les sens, tant l’émotion était importante!
Reprenant le fil de ses pensées, elle se remémora alors ce fameux jour de décembre où soudainement tout avait changé pour elle.
C’était à l’approche de Noël et comme chaque année le sapin avait été garni de boules et de guirlandes, sûrement lumineuses, mais celui-ci était si loin, qu’elle n’en perçut que quelques brillances très floues! L’ambiance était calfeutrée et la musique si peu perceptible, qu’il lui fût également impossible d’identifier la moindre mélodie ! Le plafond quant à lui restait irrémédiablement désert.
Quand clochette fit son apparition, elle était rayonnante et se dégageait de son sillage quelque chose de particulier, d’inhabituel qui sentait bon le patchouli !
« Bonjour Manon » lui avait- elle dit doucement, en s’adressant directement à elle « Je m’appelle Julie » Elle lui avait alors caressé la main puis était restée silencieuse comme si elle voulait lui donner le temps de la réponse. L’attente, compte tenue de sa lenteur, de sa difficulté à emmagasiner toutes les informations tactiles, visuelles, sonores, avait du être longue mais quand, après de multiples efforts , elle avait enfin réussi à soulever légèrement le tronc, à redresser quelque peu la tête, sa fée , peu importait son nom, était toujours là, attentive. C’était bien la première fois que quelqu’un l’attendait avec tant de patience au carrefour si compliqué des rencontres et Manon en fût toute émue.
Les jours suivants, Julie munie de ses pinceaux , repeignit l’horrible plafond. Elle dessina un bel arc-en- ciel aux couleurs flamboyantes qu’elle entoura, pour l’occasion, de grandes étoiles fluorescentes. Avec les conseils et l’aide de Margot, qu’elle avait entraînées dans son sillon, elle fabriqua plus tard ce qu’elle appela des ORNI (objets roulants non identifiés) et les initia aux joies de la glisse et des sensations fortes qui décoiffent !
L’évocation de tous ces souvenirs ne la rendait pas triste, bien au contraire. Elle se surprit même à rire aux éclats en se remémorant les fois où elle lui avait fait danser la lambada sur ses pieds, où elle avait fait du toboggan avec elle, du ballon sauteur…
Le temps certes avait passé. Elle était devenue lourde, difficile à mouvoir, plus fatigable aussi mais ces précieux moments de l’enfance retrouvée au hasard d’un chemin, étaient gravés dans la mémoire profonde de son être, de son corps tout entier, parce qu’elle les avait intensément vécus.
Chloé
Mes autres textes sur la différence
Apprivoise-moi
http://chloenoura.eklablog.com/apprivoise-moi-de-chloe-a126854264
Conte "le temps des marmottes"
http://chloenoura.eklablog.com/le-temps-des-marmottes-de-chloe-a126667206
Conte" il était une fois la différence"
L'enfant de la lune
http://chloenoura.eklablog.com/la-plume-d-evy-defi-n-96-a128315964
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http://plume-de-poete.over-blog.com/
Le silence et le mot
Le mot voulait rester silence
Mais le silence a extirpé le mot
Et le mot,
A cédé au silence
Voulant montrer son éloquence.
Il est maudit!
Le mot
Une fois de plus s'est fait avoir!
Ils ont fait quelques pas de danse
Et se sont fait la révérence.
"T'es bien morose" dit le silence
Se confondant avec le mot
Mais mot se tait
Il ne veut plus être "mot dit"
De ce silence
Qui a eu tort
De se substituer à lui.
il veut reprendre le pouvoir
Tirer cette fois quelque profit
De ce silence qui est d'or.
Mot naît d'échanges
Ici étranges
Qui se monnaieront donc sans mots
Alors
Motus
Et la bouche restera cousue!
7 commentaires -
Par LILIIANE dans La plumr d'Evy.:Défi n°79 :Thème le pouvoir des mots . Chloé le 4 Septembre 2016 à 23:04
Les croqueurs de mots
Jeudi poésie
Derrière le rideau
Derrière le rideau
A l’abri des regards
Le clown se prépare
Dans sa loge d’un soir
Puis devant son miroir
S’affuble d’un paraître
Et se charge de fard
En gommant de son être
Toute trace de désespoir
Il se grime de blanc
Masquant en un instant
Toutes les rides du temps
Dessine au crayon
Dans un rouge vermillon
Un sourire lumineux
Aux contours généreux
Met son habit de scène
Et devient le Mécène
Que chaque enfant attend
Et quand le rideau s’ouvre
Sous les feux des lumières
L’homme s’éclipse discret
Emportant ses secrets
Tandis que rayonnant
Au milieu des gamins
Dans la ligne de mire
Le vieux clown clampin
Pour le plus grand plaisir
Des petits et des grands
De ses cendres renait
Chloé
1 commentaire -
Je suis encore trop fatiguée pour aller vous lire sur les blogs mais je ne vous oublie pas. vous me manquez!
Une petite chanson de Barbara qui me tire toujours les larmes aux yeux et une magnifique interprétation de ces deux jeunes interprètes, à découvrir.
Plein de bisous à vous.
Chloé/lili
8 commentaires -
JE L'AURAI UN JOUR
JE L'AURAI !Je risque d'être moins présente pendant quelques temps mais comme je ne veux pas encore une fois perdre tous mes contacts, je continuerai le plus possible à vous lire et en profiterai pour transférer et mettre à jour mes textes tout en vous les proposant, histoire de vous dire que je suis toujours là!
Et comme il faut toujours rester positive et que j'aime l'humour...
Pour l'instant je me repose en Normandie
Je vous embrasse
Chloé
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